Actualités
"DÈS DEMAIN"
17/01/2025WALLACE [Album]

C’est la vie qui bat allez vient/Là dans nos veines apatrides/Où caché
dans nos poitrines/Y a l’air de nouveaux refrains » Au creux du nouvel
album et du morceau « Liberti », une profession de foi laïque réaffirmée
: Erwan Naour ouvre les fenêtres, regarde et accueille le monde avec un
œil neuf, une plume inspirée comme jamais. Un banjo, des textures
ouvragées pour un espoir et une voix qui vous prennent au coeur et au
corps : « Liberti », du nom de ces esclaves de la Rome antique
affranchis par leurs maîtres dont les enfants sont alors appelés à
devenir citoyens. Avec le projet Wallace, ce deuxième album et toutes
proportions gardées, l’artiste s’affirme et se libère lui aussi, solaire
et rassembleur.
2013. Après 15 ans de routes, de roots, de
concerts à bloc, d’albums à succès, d’embardées de rock cuivré, le
créateur des mythiques Hurlements d’Léo (avec son « frère » Laurent
Kebous) a besoin de se poser, de stopper les excès en tous genres, de se
trouver, de se prouver. Qu’il est un auteur-compositeur-interprète à
part entière. Un pas de côté sans renier une seconde les poteaux d’Léo.
Le passage à Astaffort dans l’école bienveillante mais exigeante de
Cabrel lui donne l’élan salutaire.
Il croise la route de la
sétoise Bertille Fraisse, son violon délicat, ses claviers inspirés, sa
culture électro. La musicienne et chanteuse (« Distances » sorti en mars
2024) lui présente Nicolas Grosso, compagnon de Conservatoire aux
guitares affolantes et lumineuses. Un trio est né. Les chansons d’Erwan,
introspectives et brûlantes, sont habillées sobrement pour un premier
opus au bel accueil en 2016, suivi d’une centaine de concerts. Des
nouvelles chansons sont là, Erwan s’installe à Sète lui aussi.
La
réalisation du deuxième album est confiée à Nicolas, guitariste mais
aussi sculpteur de sons. « Comme Bertille, il sait emmener mon
guitare-voix vers des univers que je ne soupçonne pas », dit Erwan. Les
confinements, les projets de chacun (Erwan réintègre notamment les
Hurlements en 2021) : « Dès demain » prend son temps, devient un
véritable album de groupe (« Aimer autant le chemin que la destination !
»), mis en son par le précieux Loïs Eichelbrenner et au final, ça
valait le coup de patienter.
La production de ces dix titres est
un bonheur d’harmonies, d’embardées cascadeuses, de caresses musicales.
Dès le premier (« Quand le soleil se lève »), le ton est donné : le
nouveau Wallace parle de soi mais surtout regarde les autres, sous les
rayons de la fraternité. Des volutes électro-sensibles (bouleversant «
Je t’aime tant ») à la rumba catalane (« Dès demain » où le mentor Mano
Solo semble revivre), des chevauchées rock (« Jump 31 », « Droit devant
») à la ballade (« Ma fille est si jolie »), chaque chanson est un
voyage aux multiples rebondissements. Eclectique ? Carrément, ne le
sommes-nous pas tous ?
« Petite fille de septembre » boucle
idéalement cet album d’un renouveau empli d’énergie et d’espoir,
bouillonnant d’univers et pourtant d’une cohérence épatante, côté tempo,
côté palpitant. On peut aimer Pixies et Clash, Brel et Dominique A,
Satie et Chopin non ?
Retour